Expérience dont je me serais bien passé. L’idée me vint par un jour froid et humide de trainer ça et là sur le site britannique TopShop. De fil en aiguille je me convaincs que je mérite bien de céder à la tentation matérialiste que me propose la griffe sur un site aussi attractif qu’un pot de miel l’est à une mouche. Ni une ni deux,
je passe la commande
j’attends ma commande
…
j’attends un mois pour réclamer ma commande
je réclame ma commande
j’attends une réponse à a réclamation
je multiplie les mails de réclamations
je me résigne.
Entre temps j’ai pu m’apercevoir que le numéro de suivi de commande fournit par la marque nous est d’aucune utilité, car puisqu’il ne comporte pas 13 chiffres, la poste française est dans l’incapacité de nous renseigner. Inquiète, j’ai cherché à savoir si TopShop avait son propre transporteur. J’écris donc un mail à Hermès, seul service de livraison dont je trouve les coordonnées sur le site, me répondant qu’ils ne livrent pas hors des frontières du Royaume – Uni. Consternation. J’essaie d’appeler le numéro mis à la disposition des clients français, bien sur, je n’aurais jamais d’interlocuteur au bout du fil, tout cela en ayant gaspillé une cinquantaine d’euros de crédit. J’avais pourtant cru lire « toll free » – appel gratuit – mais cela semble être destiné aux seuls clients anglais.
49 jours plus tard, par un après-midi chaud & ensoleillé, rage & désespoir me pousse à faire tout mon possible pour me voir remboursée de ma commande de 91,38 euros.
Oui j’ai bien dit 91,38 euros.
De là nait l’idée de m’abreuver de tous les forums concernant les trépas de la griffe anglaise, de tout faire pour récupérer mes 91,38 euros (j’insiste), d’ouvrir un litige de prendre rendez-vous avec ma banquière de porter plainte… Et voilà ce que j’y trouve. Je précise que je n’ai eu qu’à faire deux site, Le blog de betty et Carolinedaily.
Ceci n’est qu’un aperçu de tout ce que j’ai pu lire, messages qui m’ont à la fois rassurée, mais aussi réveillé la colère toujours plus grandissante que je nourrissais pour cette fichue marque anglaise. Une fois récupéré l’adresse du service de répression des fraudes Royaume Uni/ Irlande, j’ajoute à ma to-do list « prendre RDV avec ma banquière, ouvrir un litige » bien décidée à ne pas me laisser usurper de la sorte. Je constitue un dossier avec la page de ma commande, un exemplaire des mails envoyé resté sans réponses de mon relevé bancaire avec le fameux débit de 91,38 euros (…) j’imprime le tout en deux exemplaires, et je commence à rédiger une lettre pour le service de répression des fraudes.
Entre temps, j’ai l’idée, je ne sais pourquoi, sans doute comme une dernière tentative, d’écrire à nouveau à TopShop, mais cette fois depuis ma boite mail, et non depuis la page automatique dont le lien m’est fournit depuis mon compte, sur leur site.
Deux jours passent, et là, stupéfaction. Je commence par recevoir un mail automatique. Moi qui n’avait pas eu la moindre réponse de leur part je sens que ma tension baisse, mon taux de sérotonine augmente timidement. Timidement car je sais avoir lu sur les forums que certaines n’avaient jamais rien reçu d’autres que ces messages formatés. Et là, je reçois THE mail, celui que j’attendais depuis 52 jours, le mail qui m’annonce mon remboursement imminent !
Moi qui avait pris des résolutions draconiennes, à base de « ne plus jamais vanter les produits de la marque sur le site, boycotter à mort même, ne plus jamais passer de commande chez eux, faire savoir à toutes les clientes potentielles ce qui leur pend au nez… »
Bien sur, il me faudra du temps avant de pouvoir à nouveau ne plus ressentir de nausée à la vue de leur site, de jeter un oeil à leur collection. Je ne suis pas sure d’ailleurs de recommander à nouveau chez eux, moi qui avait réussi à me convaincre que leurs prix attractifs ne sont que le résultat d’une qualité de tissu médiocre, de coupes irrégulières, de produits consternant.
Mais si je passe mon temps à checker mon compte en banque, en attendant de voir la somme à peu près remboursée – les frais de port c’est pour ma tronche je précise, bien que le colis ai été perdu en transit – la blessure est pansée.
Agathe
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