Comme toujours, le show Dior par Galliano apporte quelque chose de théâtral, à la Couture, encore que cette fois-ci le couturier est resté légèrement sur sa réserve. Pour l’été à venir, Galliano a misé sur la couleur, étirée sur le vêtement : ainsi on retrouve des dégradé de rouge ou encore de violine à la verticale, et à l’horizontale, sur des volumes aux arrondis généreux, et fort bien maitrisés. La jupe est crayon, et se porte sous le genoux. Et lorsque elle arbore un volume conséquent, sur certaines silhouettes, elle a quelque chose d’à la fois rigide et léger, un travail aérien. Les visages des mannequins sont de véritables emblèmes à la gloire de la Maison Dior. Lèvres laqués de rouge, chignons et teint lumineux, un emprunt aux 1950’s. Une collection particulière, aux notes chaudes et parfumés, inspiré du célèbre illustrateur René Gruau. Le plus beau défilé de cette fashion week selon moi, et ma première larme pour de la Haute Couture.
« Cette collection a été inspirée par la merveilleuse et longue complicité entre Christian Dior et l’illustrateur René Gruau. Dior lui avait donné carte blanche pour interpréter son travail, sa ligne et cette silhouette qui l’aida à définir le new-look. J’ai fouillé dans les archives de René, tant j’aime la qualité de ses illustrations et sa manière de détourer ses personnages. Le sujet semble jaillir de la page. Quand vous avez la chance de regarder ses dessins de près, vous voyez avec quelle complexité les couleurs sont appliquées. Parfois, juste pour réaliser un noir, il faut peut être cinq couleurs.
En apparence, le travail de Gruau semble accompli sans effort, mais en réalité, il est fait avec détermination et autorité. Pour moi, c’est une bible ! Vous savez que j’ai failli devenir illustrateur… Là où se trouve la lumière, j’utilise par exemple un rouge, et là où s’inscrit l’ombre, des superpositions de tulle dessinent les passages. L’ensemble recrée le style de l’illustration de René Gruau. Lors du show, on a pu voir des ombres portées rouges comme dans certains de ses dessins. Les broderies évoquent ces touches au pinceau avec lesquelles il pouvait achever, d’une façon presque ébauchée, le dessin d’une jupe. Elles font écho aux codes de la maison mais sont totalement contemporaines, parce que, en évoquant ce rythme du trait propre à René Gruau, elles illustrent une nouvelle façon de les travailler. » John Galliano
Agathe
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