Et non ce n’est pas la collection automne hiver 2011 2012 que je vous présente mais la toute dernière du designer Alexander McQueen, terminée par Sarah Burton, « Fall winter 2010/ 2011« , avant son suicide. Pourquoi me direz-vous ? Le travail de Sarah Burton ne ternit en rien la Maison McQueen mais pourquoi alors ? Par nostalgie, par amour de son travail, par désir de se replonger dans le passé je ne sais pas. D’une année à l’autre les collections passent puis se font oublier. Peut être que l’on pourrait repenser notre rapport à la mode, et s’il est certain que les collections des derniers défilés sont particulièrement intéressantes, je ne me priverais pas de fouiller dans les dernières, voir les avant dernières (…) pour satisfaire ce besoin insatiable de rêveries qu’elles m’apporte.
Présentée dans un salon chic, – ce qui n’est pas sans nous rappeler les débuts de la couture – la toute discrète Sarah Burton, directrice artistique de la Maison revisite les codes de la haute, de la très haute. Pas de mise en scène extraordinaire donc. Juste une lenteur d’un autre temps donne un rythme particulier au défilé.
Mais des silhouettes qui marquent un retour aux atours des cours européenne, et qui détonnent, dans un intérieur des plus chics, encore que rien ne soit fait pour exagérer la solennité du lieu. Il s’agit davantage de créatures que de modèles, que l’on voit apparaître, portant des pièces ultra sophistiquées pour intérieurs princiers. Une collection qui se situe entre et classicisme et supra modernité, car on le sait, le credo de McQueen c’était de dépasser coûte que coûte le carcan de la mode, quitte à se faire qualifier d’ « hooligan ».
S’il est certain qu’il cherche à mystifier, il n’en oublie pas de repenser le vêtement. La taille n’a jamais été aussi basse, la chaussure aussi haute, et les volumes, quant à eux, toujours aussi rigides et sous contrôle, appellent indéniablement à la sculpture. Une silhouette statufiée toute en dorures et autres brocards, signes d’une richesse exhibée. La joaillerie n’est pas en reste et atteint la chaussure, jusqu’à la recouvrir toute entière de ses précieuses grâces. C’est là qu’on voit que le cour de l’or n’a jamais été, aussi haut. Signes de l’irrévérence ? La cuissarde en cuir qui a l’audace de grimper jusqu’au sommet de la cuisse, et coiffure punk, défiant toute apesanteur. Punk certes, mais punk de cour, punk lamé. Coup de coeur pour le manteau agrémenté d’une cape royale.
Lili
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