Photographe Bettina Lewin novembre -09
Mercredi onze mai deux mille onze. Dix – neuf heure douze. La Cérémonie d’ouverture du soixante quatrième Festival de Cannes est lancée et nous, que faisons – nous ?
L’on s’ennuie. Ou l’on fait comme si cet événement nous concernait de près, voir de loin. La montée des marches sera l’événement de nos soirées à venir, pour une poignée de jours et de temps perdu, à observer ces personnages, grimper un escalier menant à une salle de cinéma, comme si cela avait un quelconque aspect de solennité.
Cette salle, pleine de pointures, en tous genres, de Robert De Niro aux Louboutins de la moins mauvaise jeune espoir féminine de la cinématographie actuelle, fera sans doute le pot pourri de cette énième édition, événement mi mondain mi populo – culturel, qui au fond, sera l’aboutissement de plusieurs semaines de préparation pour La mondaine, coincée dans son cent mètres carrée attendant sa voiture, en Givenchy Haute couture printemps/ été 2011, qui depuis ses quinze centimètre de Prada, est plus habituée que n’importe lequel d’entre nous à ce genre de cérémonie semi pompeuse, où une profession fera le voeux de s’admirer, se reluquer sous toutes les coutures, dans le moindre de ces genres en veillant à évincer le moins possible les techniciens et autres professions de seconde zone.
Ceci expliquant le choix de la série de photographies de Bettina Lewis que je vous propose. Car selon la coutume, la moitié de notre attention sera évidemment tourné vers les toilettes de ces dames. On commentera alors assurément les tenues d’hommes et de femmes participant à notre paysage cinématographique du moment – le cinéma étant le lieu du changement où le turn over n’en finira jamais de faire ravages, sur ravages – que l’on rangera bien sur en deux catégories -seulement deux, que tout le monde s’y retrouve c’est le but – entre faux pas et féérie. Digressions multiples, doit – je dire pardon ?
En outre, et certains d’entre nous seulement, se plairont à écouter chacune des critiques proposées par des professionnels souvent improvisés pros, déblatérer sur des films que nous n’irons sans doute pas voir, sans nul doute pour d’autres. Tout cela pour en venir au fait qu’au fond, cet événement, ne s’adresse pas tellement à nous. Mais sans nous, aurait -il cette ampleur qui fait rêver, certains d’entre vous, enclin à la chimère ? Certainement pas. Et en bon pourfendeur de, de songe parfois stimulant, le cinéma, ça donne envie. Je regarderais malgré tout. Malgré tout.
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Très belles photos et très beaux textes, résumant bien le festival tel que je le perçois..
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